Pour comprendre l’importance d’un dépistage précoce il est nécessaire d’avoir connaissance de deux éléments déterminants dans la maturation de la fonction visuelle : la plasticité cérébrale et la période sensible. La plasticité cérébrale correspond à l’ensemble des phénomènes permettant aux neurones de modifier leurs connexions et leur organisation en fonction des expériences vécues par l’organisme. Ce qui veut simplement dire que le cerveau grandit et se modifie, se forme, en fonction de ce que l’enfant vit. Ce « modelage » se produit au cours de ce que l’on appelle la période sensible, durant laquelle le cerveau « apprend à voir ». Pour que cet apprentissage se fasse le mieux possible, le cerveau doit recevoir une image nette et centrée des deux yeux, ce qui dépend de la transparence des milieux optiques et de la netteté de l’image sur la rétine, de l’harmonie de la motricité oculaire et de la richesse des stimulations dont bénéficie l’enfant. La « période sensible » débute à la naissance et se poursuit jusqu’à environ 8 à 12 ans, âge auquel le cerveau devient plus « figé » : c’est la fin de la période principale de « l’apprentissage visuel ». Pendant la période sensible, une maladie peut perturber définitivement le développement du cerveau, mais c’est aussi là que l’intervention thérapeutique est la plus efficace.